Le lac Titicaca

Mercredi 20 Novembre au soir... De retour du lodge, dans la chaleur ettoufante de Puerto, c'est autour d'un apero que les plans s'ettablissent pour la suite. Meme s'ils sont souvent tres vagues, nous aimons en tracer les grandes lignes qui changent avec l'air du temps... C'est une grande ligne droite de 800 kms qui nous menera demain a Puno, sur les bords du Lac Titicaca. Ici a Puerto on ne pense pas retrouver ce vecu du parc de Manu : simplicite de vie quotidienne et complexite d'une vie dans la jungle... Alors "vamos". Nous ressortons les polaires, bonnets et autres grosses chaussettes enfouis au fond du sac depuis 24 jours ! Demain nous serons aux abords du lac le plus grand d'Amerique du Sud, perche a 3840m d'altitude.

7h du mat, en route pour Puno avec une grosse heure de retard. Pas grave, cela nous permet de digerer le petit dej avant de retrouver les routes sineuses des Andes ! Une grosse journee de bus nous attend mais elle passera plutot rapidemment, c'est une vrai petite communaute qui s'organise a chaque fois sur les longs trajets (on en reparlera dans un article sur le quotidien, quand on aura le temps...). On arrive donc apres 13h30 de route, un peu dans les vapes quand meme ! Il fait nuit, on fonce prendre un taxi pour rejoindre un hotel... Au bout de 5 min de discussion avec le taxi-man, on se rend compte que nous ne sommes pas dans la bonne ville ! Ben mince, et nous sommes ou ?? Le vendeur de boleto nous avait refourgue un bus pour la ville miteuse de Juliaca... Apres un pti coup de flippe, on apprend que cette ville n'est qu'a 1h de Puno... Ca va ,on est pas a l'autre bout du Perou !

Enfin arrives sur les bords du lac, le temps n'est vraiment pas de la partie... Mais avec notre optimisme qui ne nous quitte plus, sans compter celui du capitaine, nous prenons tout de même les boletos pour le bateau qui nous emmenera le lendemain sur l'île d'Amantani.

 

Cette île est magnifique... Nous y restons 2 nuits pour apprecier a plusieurs reprises les spectacles de lever et coucher du soleil depuis les sites de Pachatata et Pachamama perches 350m au dessus du lac.

Mais nous prolongeons aussi pour essayer d'echanger un maximum avec la famille qui nous accueille. Le dimanche matin nous assistons aux directives municipales hebdomadaires (suite a la messe) ou 300 personnes environ se rassemblent sur la plaza. Tous les themes de l'île y ont ete evoques : l'eau et l'electricte, le roulement du travail de chacun et point majeur : le tourisme.

En effet les pueblos du Titicaca sont connus pour leur organisation en vue de ne pas subir le tourisme, mais l'autogerer. En prenant l'exemple d'Amantani, une grande majorite des 1 000 familles de l'île sont volontaires pour accueillir les "paseos". Concretement cela se deroule par un roulement au quotidien. Chaque hote recoit 8 personnes a suivre repartis sur plusieurs jours et ensuite c'est au voisin. La famille recoit 30 soles (soit 9 euros) par personne pour une nuit et 3 repas. Ce qui revient a 72 euros tous les 3 mois car ils accueillent des touristes 3 fois dans l'annee. Les habitants de l'ile detiennent aussi un local cooperatif au port de Puno. De la, on peut acheter les billets de bateau. Le systeme est le meme car les differents capitaines utilisent le meme roulement pour que chacun ait du travail... Et donc un revenu. Le systeme est bon mais certaines agences de tourisme ne le respectent pas et exercent des pressions pour aller chez les mêmes familles ou ne paient tout simplement pas...

En repartant, nous ne saurons pas si c'est la forte concentration de tourisme, notre comportement ou la famille elle-même qui n'a pas permis de relle rencontre... Heureusement nous y avons bien deconne avec des collegues de voyage (gracias la mounia !!)

C'est un etrange sentiment que nous laisse ce tourisme "vivencial" qui nous avait promis mont et merveilles...

Nous decidons de forcer le destin et de continuer autour de cette immense etendue d'eau. On retourne hors des sentiers battus, comme on aime. Et on fait bien! Nous ne revenons donc pas vers Puno mais nous dirigeons en face, vers la peninsule de Capa Chica ou l'on remet les pieds a terre a Chiffron. On emprunte les chemins cotiers pour rejoindre Ccotos ou il est possible de loger chez l'habitant avec l'association Samana Inca. On se dit que si l'on ne trouve pas ce que l'on ait venu chercher ici, on aura au moins profite de cette superbe balade de 2h30 qui nous rappel l'île Rodrigues.

Au premier abord la rencontre de Jose ne nous rassure pas car il nous indique seulement "nuestra casa" et s'empresse de repartir.

Finalement,le soir est un vrai moment passe avec lui et sa femme, Eulogia. L'apres-midi, nous avions pris Jose de cours qui ne gere d'habitude pas les accueils et encore moins quand ils sont a l'improviste. Ils nous dirons ensuite ne pas recevoir souvent de touristes, pourtant ce village et cette famille valent bien plus que les îles touristiques de lac ! Ici beaucoup "d'abuelas" que nous rencontront ne parlent pas l'espagnol mais seulement l'Aymara, langue de l'Altiplano, qui est parle en majorite en Bolivie mais aussi dans cette region du Perou...

Nous sommes si bien accueillis dans cette maison que nous decidons de rester pour partager une journee de leur vie. Outre les "prestations" codifiees comme essayer les habits traditionnels (Lucie est comme une gamine dans sa "Pollera"!), ce sont de vrais moments de partage que nous vivons avec Jose, Eulogia et leur famille !

Emmener les moutons a paitre, apprendre a filer la laine, couper la Totora (roseau) pour nourir les vaches, et laver le quinoa (et c'est beaucoup plus long quand il n'est pas en paquet et qu'il faut tirer l'eau du puit!). Tout cela dans la simplicite et la rigolade pendant toute la journee! C'est ici sur la peninsule de Capa Chica que nous avons eu vraiment le sentiment de rencontrer la culture peruvienne qui nous a tant fait rever...

 

On espere que cette association va pouvoir continuer a proposer 1 tourisme "vivencial" en adequation avec cette culture encore vivante. Car meme si les "amigos" sont moins nombreux, leur qualite de vie semble meilleure que sur les îles.

Mercredi 27, nous repartons donc de Ccotos pour continuer la decouverte de cette peninsule. Le chemin (de 2h a 9h de marche suivant les reponses des villageois!) qui passe par les villages de Siale et de Paramis est tout simplement exceptionnel, on kiffe..! surtout que l'on doit faire au feeling et a la rencontre car les caminos sont nombreux... Ici pas besoin d'aller vers les gens, ils sont tous curieux de venir parler avec les "gringos" a sacs a dos !

Au bout de 5h, les epaules douloureuses car notre sac a deja bien grossi, nous arrivons a LLachon, village plus gros ou plusieurs associations accueillent les "amigos". Nous sommes heberges chez Pastora, femme sympathique avec qui nous partageons le repas. Sa maison surplombant Titicaca est typique des villages qui bordent le lac aux eaux glaciales avoisinant les 9 degres. Ce qui nous marque dans ces maisons c'est le soin avec lequel sont appretes les lieux pour recevoir les visiteurs. Il n'y a pas de confort, c'est rustique, mais tout y est pense pour que l'on s'y sente bien... Et c'est reussi..! Quel constrate avec leurs propres espaces de vie, ou il n'y a aucune commodite. Cest difficilement comprehensible. Du coup on se demande vraiment de quelle facon, eux, peruviens, peuvent s'imaginer notre mode de vie.

Le leur, en tous les cas, est bien different du notre, Pendant le repas, Pastora nous dit que 3 fois par semaine elle part relever les filets avec son mari a 3h du matin, pour revenir a 5h, heure ou le soleil pointe son nez. Il faudra ensuite nourir les bêtes et s'occuper de l'agriculture des "chakras" (champs) selon l'epoque. Ici peu de choses sont achetees, par exemple pour un tissus artisanal, le travail passe de l'elevage de la bête, a la tonte, au lavage, au filage, a la teinte, et enfin au tissage ! Different que d'aller acheter sa laine ou directement sa couverture !! Il y a aussi toutes les taches de la maison que les femmes sont souvent seules a assumer au Perou. La plupart des hommes partent travailler a la ville car il y a peu de boulot dans les pueblitos, ou bien ils ont aussi souvent la tâche de relancer l'economie par la consommation de............. biere...

Au petit matin Pastora prend même le temps de nous faire des crêpes bretonnes (pancaque) et des tourtisseaux 2 Sevriens pour ceux qui connaissent (traduction litterale ici : Tortuche) !! Un peu de chez nous ici au Perou!!

Puis nous redecollons pour pousuivre la decouverte du lac. C'est en petite barque que la mari de Pastora nous emmene en face, sur un autre lieu magnifique qui borde cette fois la rive Sud du lac, la peninsule de Luquina Chico. Un cerro en face (une montagne) nous titille (enfin surtout Mat qui veut toujours monter plus haut!) et c'est reparti pour une belle rando! En redescendant, l'envie de rejoindre la Bolivie commence a pointer fortement son nez, alors c'est decide, on choppe un bus vers Chucuito et demain on enchaine les combis pour passer la frontiere !!!

Ce Vendredi 28 Novembre, les habitants de Chucuito nous disent qu'il faut faire demi tour vers Puno pour avoir un "assiento" dans un combi. Mais nous on se dit que c'est trop bête, nous tentons quand meme le bord de route, les nombreux "suerte" que nous avons recu ont du reellement nous porter chance car apres seulement 5 minutes d'attente nous sommes dans un premier combi-bus pour Juli, puis un second pour Chaca Chaca, et un troisieme pour Yunguyo ! Nous depensons nos derniers Soles, et nous dirigeons a pied vers la frontiere, apres deux kilometres et de nombreux refus pour un taxis, nous voila aux formalites pour de nouvelles aventures Boliviennes!!!

PS : pour ceux qui n'ont pas vu, sur la droite il y a desormais une case newsletter... Vous pouvez y entrer votre e mail et ca vous enverra automatiquement un mail quand nous publierons de nouveaux articles!

 Tiawanakuta!! Hasta luego en Aymara!

Comments

[magali]

Bravo pour les photos elles sont super!! et super article comme d'hab :)

[an 85]

quel beau blog vous nous faites rêver tout ferai envie les montagnes le lac les habitants continuer à nous faire rêver bisous à vous deux

la vendée annick

[Kiki]

Même les animaux prennent la pose.... c'est impressionnant ... bisous

Kiki.

[Kiki]

Un beau roman, une belle histoire joliment contée, cela laisse rêveur pour nous les occidentaux de la Bretagne de la France...... ;)) Et quelles magnifiques photos, les couleurs redonnent un peu de gaieté en ces jours, chez nous, tristounets... Vraiment vous nous faites rêver.... Des gros bisous les cousins péruviens !!!

KIKI

[av13aldor]

bravo les photos sont de plus en plus intéressantes et superbes, les textes de plus en plus captivants.

gégé